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Ca s'danse la tête contre les murs
24 février 2012

Un jour, un fou a dit "On est jamais vraiment au

Un jour, un fou a dit "On est jamais vraiment au début ni à la fin d'une histoire. On est toujours au milieu. Et c'est au milieu qu'on peut inventer." La mine du critérium se casse, la pellicule chauffe. Sur la première image, le petit moulin à vent bleu et blanc piqué dans le sol devant le 14 rue des Albatros annonce la froide saison. Gelé, il ne tourne plus depuis maintenant quelques semaines. Le tictac du temps est comme le vent qui souffle, irrégulier, imprenable et imprévisible. Il frappe à la porte au moment où l'on ne l'attends pas. Comme un voisin qui viendrait se plaindre d'une pollution sonore qui n'a aucun sens. Oui, désolée monsieur. Je chante si je veux. Au revoir. Il me regarde, son affreux sourire en plastique figé. Puis repart comme un pantin dont on aurait emmêlé les fils juste pour le plaisir de lui donner une bonne leçon. On entend au loin le bruit répétitif d'une machine électrique. Qui tourne. Les coléoptères ont bloqués leurs ailes en étui et s'abritent dans leurs carapaces. Dur hiver. Les pas des petits enfants absents résonnent dans la neige. L'école a recommencé parait-il, mains dans la mains ils retournent en classe, leur spleen gentiment rangé au font de leur cartable à coté de leur trousse de super héros et de leurs cahiers mordillés. Ils écoutent attentivement l'horloge. Qui tourne. Le grand père au numéro 17 de la rue, gare sa voiture à coté de ses buissons passablement taillés. Il a l'air tout content, je devine qu'il n'a pas trouvé de bois pour sa cheminé, et que par conséquent, il pourra boire du vin chaud sans scrupules durant tout le mois de décembre. Quel marin ivre. Que va-t-on de lui, et de son labyrinthe de rides poussiéreuses? La bobine trouée glisse. L'automate de voisin partit, je me remets à chanter. J'ouvre la porte de la cuisine, sors une assiette, un couteau, et découpe une petite part de tarte à la framboise posée sur la table. Les petits grains croquent sous mes dents, c'est désagréable. Une framboise tombe sur mon chemisier. Une nouvelle tache rouge entre dans la famille. Ca fait assassin de fruits rouges. Une par une, je leur règle leur compte, accompagnées de crème fouettée. Je plisse les yeux sous l'effet de l'acidité et repose la cuillère. Méfait accompli. En boucle. Par la fenêtre j'entrevois le Vieux Billy qui traine ses os jusqu'à la boite à lettres. La pipe dans le coin de ses lèvres laisse entrevoir l'esquisse d'un sourire. Il a enfin reçu la lettre de sa petite fille, qui est en age d'écrire à présent. Son regard en dit long, il conservera ce bout de papier durant le reste de sa vie. Comme une course poursuite, un circuit qui ne s'arrête jamais. Un chat marche dans la neige tout lentement. Il s'appelle Pirate. Effrayé par ce tapis blanc posé sur son terrain de jeu, ses moustaches bougent. Voila plusieurs minutes qu'il est assis à contempler le vide. Ils sont comme ça les chats, ne rien faire est leur principale activité. Mais elle ne dure jamais longtemps... Il se retourne brusquement et aperçoit un petit oiseau bleu jouant sur la neige. A en comprendre la position de Pirate, la chasse est ouverte, il est pret à passer à l'abordage. Une image qui court après une autre. Les chasseurs d'arc-en-ciel errent dans la rue en quête d'aventure. Ils jouent à pierre-feuille-ciseaux afin de déterminer celui qui ira sonner à ma porte pour me refourguer une orange contre quelques maudites pièces jaunes. Egalité. Ils rigolent. Pour les départager, ça sera pile ou face. 24 fois par seconde. Des rafales de vent débarquent dans le paysage, accompagnées de pluie. Elles obligent les quatre garçons à se mettre à l'abri. Pirate le chat, lui, court se réfugier sous une voiture. Il est 16h. Les petits enfants rentrent de l'école. Ils sont contents. Jettent leur cartable hanté sur le bord du trottoir, et sautent avec leurs lacets défaits dans la rivière qui vient de naitre. Le galion a coulé au fond. Générique de fin. Ma vie est une bobine de film découpée, puis rescotchée n'importe comment, par un projectionniste qui lui, reproduit ce schéma 365 fois par an.
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